• Emmaus - Pour les exclus, chaque heure compte

    Pour les plus exclus, chaque heure compte

    article paru sur le site d'Emmaus 

     

    Emmaüs Défi propose des contrats d'insertion dont la durée s’adapte aux besoins de chacun. Des sans-abri retrouvent ainsi un emploi. 

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    Au départ, personne n’y croyait. Aujourd’hui, on les appelle d’Italie ou d’Allemagne pour en savoir plus sur leur dispositif : le « travail à l’heure » qui conduit les plus exclus vers le chemin de l'emploi. Le chantier d’insertion Emmaüs Défi expérimente cette formule innovante depuis 2009. « Nous sommes partenaires d’éducateurs de rue qui vont à la rencontre des sans-abri assis sur leur carton, explique Hélio, chargé de projet. Quand ils leur proposent de travailler, les gens leur rient au nez et certains essayent quelques heures… Contrairement aux idées reçues, la personne accroche très vite à l’activité. C’est magique ».

    Un contrat de 16 heures par mois

    « Si nous souhaitons recruter les gens qui n’ont pas travaillé depuis longtemps et qui figurent parmi les plus exclus, il faut pouvoir adapter la durée des contrats aux rythmes des personnes, explique Catherine Paquemar, responsable de l’accompagnement. Le contrat à l’heure est une amorce d’une grande souplesse vers l’emploi en insertion ». Au départ, les gens signent un contrat de 16 heures par mois. Ils travaillent donc quatre demi-journées par mois. Ensuite, pas de critère de progression : la personne peut rester sur cette formule pendant un an si elle en a besoin, ou passer progressivement à un contrat de 20 heures par semaine… Dès qu’elle parvient à enchaîner trois demi-journées sur une semaine, un contrat d’insertion de 24 heures par semaine sur 6 mois peut lui être proposé. Déjà 40 personnes sont passées par ce dispositif. Les salariés restent ensuite en contrat d’insertion en moyenne de 15 à 21 mois.

    Recevoir une feuille de paye

    Devant un tel succès, la mairie de Paris a décidé de soutenir ce dispositif. Depuis le mois de juin, elle prend en charge, indirectement, le financement de l’association intermédiaire qui délivre les contrats à l’heure. « Les éducateurs de rue accompagnent les salariés employés à l’heure, lors des matinées de travail : c’est le plus important, note Hélio. Passer quatre heures à travailler ensemble, cela déclenche plus de choses que derrière un bureau ou dans la rue. Là, ils sont à égalité». Autre bouleversement : la personne change de statut : « Elle entre dans la société en recevant une feuille de paye, ça change tout ! lance Hélio. Cela signifie que dans les deux mois qui suivent, elle peut prétendre à un hébergement. Le service social de la mairie nous trouve régulièrement des chambres d’hôtel. » Disposer d’un toit reste une condition nécessaire pour signer un contrat d’insertion. « Nous ne voulons pas mettre les personnes à nouveau en échec », explique Hélio.

    Avancer dans la vie

    Ahmed, 27 ans, vit cette situation. Arrivé le 9 décembre, il a commencé avec un contrat de 16 heures et travaille maintenant 24 heures par mois. « Je suis encore hébergé par le 115. J’attends de trouver une chambre pour être embauché. Mais tous ces contrats me permettent d’avancer dans la vie. » Lui qui avait commencé à boire dans la rue, « pour oublier des trucs », ne touche plus à l’alcool depuis le 31 décembre. Il garde le sourire : « avoir un contrat en insertion, cela signifie qu’on peut trouver ensuite un vrai travail ou une formation pour faire ce qui nous plaît. » Lui voudrait devenir coiffeur.

    « Ils veulent retrouver une dynamique »

    Le combat d’Emmaüs Défi n’est pas terminé. La structure, qui a obtenu de la souplesse sur un contrat de courte durée, voudrait maintenant décrocher, pour les personnes qui sont entrées en insertion par « le travail à l’heure », une durée plus longue que les deux ans pratiqués ordinairement. La raison est simple : pour certains, un contrat de travail de 24 mois est insuffisant pour régler des problématiques profondes, comme les addictions ou le fait de vivre seul dans un appartement. « Certains ont pris un virage à 180 degrés dans leur vie, argumente Catherine Paquemar. Ils viennent ici car ils sont motivés : ils veulent retrouver une dynamique et ne pas rester dans l’assistanat. Nous ne pouvons pas les laisser comme ça en cours de route ! »

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